Rescapés: extrait 10
Un petit extrait pour avoir encore plus envie de lire la suite et pour vous faire languir!
Tout
au début, la forêt était clairsemée. Mais plus j’avançais et plus elle était
dense. Les troncs des arbres était aussi serrés que les tuiles d’un toit, et
leur cime était si haute que je n’arrivais même pas à l’atteindre. A cette
époque de l’année, les arbres n’étaient pas très feuillus. L’oreille aux
aguets, j’écoutais les moindres bruits. Mon regard furetait un peu partout à
l’affut du moindre mouvement dans les buissons. Tout à coup je sentis quelque
chose m’agrippait, et je poussais un cri dont, je pense, tous les animaux de
cette forêt se sont souvenu. Je fis un geste brusque pour me dégager de son
emprise, me retournant, je m’aperçus qu’il ne s’agissait en fait que d’une
branche d’un buisson épineux. On pouvait voir encore un morceau de tissus. Il
faut vraiment que je me calme, je suis bien trop stressée par toutes les
légendes qui tournent autour de cette forêt. En même temps, moi je suis une
grande stressée. A la moindre chose j’angoisse, ce qui fait stresser tout le
monde autour de moi (enfin c’est ce que l’on me dit souvent). Cela faisait
maintenant longtemps que je marchais, tellement longtemps que j’en avais perdu
la notion du temps, autour de moi la forêt était complétement calme, plus un
bruit, plus le doux sifflement du vent dans les branches des arbres. Les
animaux devait s’être couchés (du moins s’il y en a, sinon je ne comprendrais
pas comment les orphelins auraient réussi à survivre ici. Pas en se nourrissant
de monstres en tout cas, enfin je l’espère, sinon…Beurk ! Quelle
horreur !). Mes pieds arrivaient à peine à me porter et mes jambes
tremblaient comme les feuilles des arbres qui m’entouraient. Je marchais droit
devant moi tel un zombie. J’étais si fatiguée, à chaque branche ou racine qui
entravait mon chemin, je trébuchais et tombais, et arrivais tant bien que mal à
me relever. Malgré ce silence, j’avais quand même l’impression que quelqu’un ou
quelque chose m’observait. Mais à ce moment-là je n’y fis guère plus attention
que cela. Je débouchais alors dans une petite clairière et décidais de
m’arrêter là pour la nuit. Je m’asseyais et déballais le peu qui se trouvait
dans mon sac. Je pris une bonne gorgée d’eau, ce qui soulagea un peu ma gorge
asséchée par ma longue marche. Pour l’instant, aucune trace des orphelins, mais
ce n’est pas pour ça que je vais renoncer. J’ai encore la journée de demain et
celle d’après-demain pour les trouver, en espérant que mon père n’ait pas
encore envoyé ses armées ici. Je ne pense pas qu’il le fera, peut-être
pensera-t-il que j’ai été enlevée par les orphelins et il aura trop peur de me
tuer en même temps qu’eux. Pour la première fois de mon périple je me posais une simple
question mais compliquée à la fois : Comment allais-je rentrer chez
moi ? Mais je pensais rapidement à autre chose, particulièrement à
l’orphelin dont j’avais vu le dossier dans le bureau de mon père. Etait-il
toujours vivant ? En tout cas je l’espérais. D’après les informations
écrites à côté de la photo, il avait un an de plus que moi, c’est-à-dire 16
ans. Je crois que c’est le plus vieux des orphelins envoyés ici. Je me demande
s’ils vivent comme des sauvages ou bien des gens civilisés. Je priais à
l’instant où je le pensais que ce soit la deuxième version qui soit la bonne.
Après m’être faufilée dans le sac de couchage, je m’endormis en essayant
d’oublier l’endroit horrible où je me trouvais.
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