L'ECHANGE t1 extrait n°1 besoin d'avis ♥
Juliette
" - Aïe!
" - Aïe!
- Encore un petit effort Majesté"
Impossible! Comment peut-on supporter de revêtir pareille tenue?
Tout simplement impossible. Je devais me rendre à un thé d'après-midi, dont le
thème était Rose Fraîche, quoi de plus bête que ce nom. De plus, je devais y
retrouver le Prince Georges, un jeune dindon, fils d'un de nos plus grands
alliés qui ne voulait qu'acquérir ma main, qu'il aille au diable! Tous faisaient
pression pour que j'accepte sa demande s'il la faisait, mais jamais je ne leur
ferais ce plaisir.
La servante resserra encore une fois le corset de ma robe rose
pâle, ornée de roses roses elles aussi et brodées de fils d'argent. Je n'aurais
en aucun cas choisi cette robe moi-même, mais c'était un cadeau du roi,
et il faut toujours accepter les cadeaux du roi, d'autant plus quand celui-ci
est votre père.
Je me présente, Juliette de Bomarais. Fille du roi actuel, qui règne
depuis 2328, sachant que l'on est actuellement en 2337. J'ai 21 et suis
majeure, en âge de me marier, à mon plus grand malheur.
" - Majesté, j'ai fini, vous pouvez y aller
- Merci Marguerite."
Je me levais avec un soupir, ma tête était lourde et la quantité
de cheveux dressée en une sorte de montagne sur me faisait souffrir. Je me
regardais dans le miroir d’en face, j’avais vraiment l’air ridicule. Avec ma démarche la plus féminine et la plus
impériale, je m'avançais vers la porte, à peine sortie, un majordome
m'attendait dehors avec une ombrelle. Je traversais rapidement le palais et
descendis les escaliers.
Un doux soleil illuminait le jardin et alors que je posais mon pied sur l'herbe fraîche, j'entendis une voix criarde que je n'aurais jamais voulu entendre.
Un doux soleil illuminait le jardin et alors que je posais mon pied sur l'herbe fraîche, j'entendis une voix criarde que je n'aurais jamais voulu entendre.
" - Princesse Juliette, quel plaisir de vous voir venir au
thé, la comtesse de Montdeveau est aussi là, ainsi que la marquise de..."
Je décrochais rapidement, préférant laisser mon esprit divaguer.
Un jour, m'étais-je promis il y a bien longtemps, je sortirais de cette cage
dorée, et j'irais combattre pour ma patrie. Depuis toute petite, j'avais exigé
prendre des cours d'art martial et d'escrime, et je me sentais à présent prête
à parte au combat, mais jamais mon père n'accepterait.
Le reste du thé se déroula dans un ennui mortel, et je dus
supporter les nombreuses questions de Georges et des dames de la cour, ainsi
que les faux sourires plaqués aux lèvres à longueur de journée, aussi bien
ceux-des autres que le mien. Le thé pris fin une heure et demi plus tard, à
17h33 précisément et ce fut pour moi une libération sans taille. Après le
baisemain du Prince, je rentrais dans mes appartements.
" - Princesse Juliette, veillez répondre. Princesse
Juliette, veuillez répondre."
Encore une fois avec un soupir, je décrochais.
L'hologramme de mon père s'afficha dans l'espace, sortant d'un
petit appareil électronique appelait portagramme.
" - De quoi voulais-tu me parler Juliette?"
Je lui avais laissé un message quelques heures plutôt pour qu'il
me réserve une heure ou deux de son emploi du temps.
" - De mon départ pour la guerre"
Je l'entendis pousser un soupir. Ce sujet était extrêmement
sensible, et il n'en pouvais plus que je revienne à la charge chaque mois.
" - Juliette... Nous en avons déjà parlé des centaines de
fois, et je récuse que tu y ailles. La n'est pas la place d'une princesse et
d'une future reine. Je refuse d'en discuter plus longtemps.
- Mais cette fois j'ai des arguments que tu ne pourras
contester.
- Je refuse d'en parler est-ce clair? Tu dois obéir Juliette,
c'est ton devoir.
- Accorde-moi au moins la chance de t'en parler! Cela ne te
coûtera rien. "
Il soupira devant mon insistance, je l'imaginais bien assis
derrière son bureau, l'air fatigué, les sourcils froncés de mécontentement.
Mais il savait aussi que je reviendrais inévitablement à la charge.
" - Très bien, viens dans mon bureau à 21h, après le dîner.
Maintient j'ai à faire. À ce soir Juliette.
- À ce soir père."
L'hologramme disparu. J'avais gagné. Cette fois-ci je sortirais
le grand jeu, il serait obligé d'accepter.
Je regagnais ma chambres en souriant, ce soir, j'aurais enfin ce
que je convoitais depuis tant d'années.
Ma
carte de départ pour le front.